La disparition de James Bond (2022 – 2023)
(Version française ci-dessous)
« Cette série a été en partie produite dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »
La disparition de James Bond (2022/2023), is the third and final chapter of this journey that has taken me to three continents and brought me back to my native country, France. Following up on the work initiated in the Arab world (Mectoub 2012/2016), then pursued in the US (Plan américain 2017/2019), this last French series closes a trilogy concerning new contemporary masculinities, temporarily titled: M.
M, brings together three series of photographs taken in the Mediterranean basin, Trump’s America and France, that explore contemporary masculinities and the political act inspired by the younger generations’ determination to be and express who they really are. These photographs are an exploration from a reverse perspective, through the female gaze, of men (assigned as such at birth) who are sowing trouble in gender and freeing themselves from the constraints and pressures of the traditional model; men who are rethinking the notion of identity and redefining masculinity in new and diverse ways.
The trilogy was begun in 2012 to support and highlight a generation who, for over a decade, have shaken the structure of gender and transformed the world’s vision of it. In this project, I took on the challenge of introducing into the collective imagination these singular yet shared experiences and these men’s assertive reinvention of themselves.
At a time when the desire for authenticity, or self-definition, has become a societal issue and the notion of « toxic masculinity » is subverting stereotypical representations, this body of work seeks to shatter the myths and compel us to rethink notions of gender and identity beyond our usual cultural and geographical boundaries.
Mectoub (2012/2016) was begun during the « Arab Spring » uprisings. I traveled to North Africa and the Middle East to explore, in the context of these protests, the emergence of new masculinities in societies where the expression of individual freedom is an act of transgression.
I began Plan Américain (2017/2019) just after the election of President Trump. His encouragement of a hard and retro virility convinced me of the importance of showing the presence of an uninhibited masculinity in an America in crisis where a masculinist nationalism was on the rise.
La Disparition de James Bond (2022/2023): In view of the growing resistance to gender fluidity and social diversity that we are witnessing across Europe, I believed it was important to add this series to reinforce the acknowledgement of these issues as reflected in the young male generation in the France of today.
For men today, to show and share their vulnerability is an act of rebellion. My work exists to fuel this rebellion.
M is a celebration of openness, adaptability and audacity, and it is also a call for empathy, acceptance, and freedom.
La disparition de James Bond (2022/2023), est le troisième et dernier chapitre, Français, d’une aventure qui m’a entrainée dans neufs pays et trois continents. Poursuivant le travail initié dans le monde arabe (Mectoub 2012/2016), puis aux États-Unis (Plan américain 2017/2019), la série clôt une trilogie provisoirement intitulée : M.
M (2012/2023) réunit trois séries qui explorent, du bassin méditerranéen à l’Amérique de Trump et la France d’aujourd’hui, les masculinités contemporaines et l’acte politique qu’induit la volonté d’être soi chez les jeunes générations.
Une exploration envisagée dans un renversement de perspectives, un décentrement : le regard d’une femme sur des hommes (assignés tels à la naissance) qui sèment le trouble dans le genre, s’affranchissent des contraintes et pressions du seul modèle traditionnel, repensent l’identité, multiple, mouvante, et régénèrent la définition de la masculinité.
Ce projet met en lumière, dans un esprit de résistance, une génération qui depuis plus d’une décennie fait vaciller la structure du genre et métamorphose la vision du monde. L’enjeu est d’inscrire ces expériences singulières, mais partagées, cette question de l’invention de soi, combative, dans l’imaginaire collectif.
À une époque où le désir d’authenticité ou d’auto-définition est devenu un enjeu de société, où la notion de « masculinité toxique » fait éclater les représentations stéréotypées, ce travail nous invite à briser des mythes, repenser les notions de genre, d’identité, au-delà de nos frontières culturelles et géographiques. Une volonté de raconter l’histoire de la discrimination d’un point de vue personnel et positif.
Les « Printemps arabes » m’avaient convaincue de la pertinence de révéler, dès 2012, dans le contexte des révoltes, l’émergence de nouvelles masculinités dans des sociétés où la liberté individuelle s’apparente à un acte de transgression (Mectoub 2012/2016).
Fin 2016, l’élection de Trump prônant l’image d’une virilité dure et rétrograde, m’avait convaincue de la nécessité de rendre visible la présence d’une masculinité décomplexée dans une Amérique encourageant un nationalisme masculiniste. (Plan américain 2017/2019).
Aujourd’hui, la « fin de la domination masculine » consécutive au mouvement mondial #MeToo provoque une montée des mouvements « antigenre » opposants une résistance à toute remise en question critique des normes. La ferveur réactionnaire alliée à la recrudescence des discriminations sexistes et de genre auxquelles l’on assiste de par le monde, comme en France, me convainc de l’importance de réaliser un troisième volet français : La disparition de James Bond (2022/2023).
Pour un homme, dire sa vérité, être vulnérable, est un acte de rébellion. Mon travail existe pour alimenter cette rébellion.
M est une célébration de l’ouverture, la flexibilité, l’audace, l’absence de limites et un plaidoyer pour l’empathie, la tolérance et la liberté.